Ma précieuse amie,

Comme nous l'avions déjà abordé dans nos précédents échanges, l’anxiété est de plus en plus palpable en Grande-Bretagne. Je me moquais insolemment de vous, car vous soupçonniez déjà nos dirigeants de chercher remèdes à des problèmes que je vous affirmais inconnus. Oh certes ! Ils y avaient bien des rumeurs, mais les commérages se mélangent à d’autres, donnant parfois des histoires incongrues. Toutefois, ce matin est des plus différents. La Royauté elle-même à fait venir ses conseillers, les nobles les plus proches et leurs interlocuteurs directs avec le monde extérieur pour annoncer ce qui troublait Buckingham Palace. Pas un Londonien ne l'ignore. Si la nouvelle ne s'est point encore répandue auprès de vous, apprenez que depuis des mois, le roi George III souffre de maladies incurables qui l’ont mené à la folie. Ce sera donc son fils, George IV que l’on surnomme déjà « Le Prince Régent » qui gouvernera. La capitale est en effervescence. Est-ce une nouvelle ère qui s’annonce ? Le Prince, sera-t-il capable de gouverner la Grande-Bretagne alors que les Français n’ont de cesse de vouloir conquérir des territoires ? Je m'excuse de vous écrire pour vous faire part de mes angoisses. Mais déjà, ceux qui s'opposent à ce nouveau gouvernement se font entendre. Des saltimbanques apprécient même de singer notre nouveau roi dans des saynètes grotesques qui font rire artisans comme bourgeois. D'autres annoncent que Napoléon verra en ces temps troubles l'occasion d'envahir nos belles contrées. Je reste fidèle à la royauté, toutefois, il est difficile d'affirmer qui serait mon allié ou mon opposant dans cette dispute des pouvoirs. Les arrivistes ne manquent guère, vous ne l'ignorez point. Je prie chaque soir pour que notre Reine Charlotte et son fils puissent prouver à leurs détracteurs que la Grande-Bretagne restera resplendissante. Et pourtant, vous savez que je ne suis aucunement la plus grande dévote.

J'attends de vos nouvelles, en espérant que votre santé reste toujours aussi bonne.

Avec la plus grande des tendresses,

Votre chère Jane.

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