Georges Duncan Gordon

HistoireNaître second fils. Voilà l'une des pires malédictions pour un enfant de sexe mâle issu de la noblesse. Notamment quand vos parents ne jurent que par votre frère aîné. Toute son enfance, Georges ne fut que l'ombre d'Oscar, de six ans son aîné. Si on leur prodiguait les mêmes enseignements, même si jamais Georges n'apprit de son père à gérer un domaine, les attentions étaient plus importantes envers son frangin. Un trou dans un vêtement ? Le futur héritier se voyait offrir une panoplie de toilettes pour les remplacer. Georges, lui, se voyait simplement raccommoder pantalon ou chemise jusqu'à ce qu'elles ne soient plus utilisables. Cela ne créa pourtant, à la grande surprise des domestiques que notre protagoniste aimait épier, aucune concurrence au sein de la fratrie. Oscar, conscient de sa bonne fortune, aimait partager. C'était une bonne âme. Un enfant sage et protecteur envers celui qu'il lui était le plus cher : Georges. Le Duc de Gordon n'était point tendre avec sa progéniture et celui qui prendrait sa place ne pouvait commettre la moindre faute.
Il était prévu que le cadet s'engagerait dans l'armée suite à ses études à Eton. Toutefois, des années d'un mariage malheureux changèrent le destin de notre jeune homme. À ses dix huit ans et seulement quelques mois après la fin de ses études, sa mère décida de quitter son père, un homme rustre préférant l'argent et ses privilèges à sa famille. Refusant de rester auprès de lui mais de laisser celle qui l'avait mise au monde seule, Georges la suivit en France où ils logèrent dès lors chez une de ses tantes ayant délaissé la Grande-Bretagne pour ceux que le garçon surnomma rapidement les cochons et autres sobriquets peu flatteurs. Personne, en dehors de sa matriarche ne se montra agréable envers lui. Il avait espéré être enfin dans un foyer aimant, et on l'ignora. Toutefois, il su se faire apprécier de la noblesse et bourgeoisie française, après tout, il savait se rendre agréable bien qu'il se détesta d'être tant hypocrite. Son frère lui manquait malgré leurs missives, ses amis du duché aussi et les sublimes falaises d'Ecosse. Ce fut vers ses vingt et un an qu'un ami de la famille lui fit une proposition surprenante. Puisque Georges n'aimait point la France, pourquoi ne pas commencer à faire parvenir à l'Angleterre des informations qui pourraient éventuellement s'avérer intéressantes dans cet éternel conflit qu'oppose les deux pays ? Le jeune homme accepta. Après tout être espion n'a jamais été comme dans les romans où un bel homme sachant séduire et se battre incarnait divers rôles tel le plus parfait des comédiens. C'est ainsi que Georges apprit à réellement écouter et non seulement de participer à une conversation pour l'oublier peu après. Quand sa mère décéda quatre ans plus tard et après qu'elle lui fit des révélations sur sa naissance sur son lit de mort, il revint au château de Gordon avec la plus intense des liesses. L'écossais n'y resta pourtant qu'une année environ. Il préféra partir pour les Amériques lorsque son père commença a avoir une santé fébrile que de le supporter. Le jeune homme arriva d'abord à New York où il fréquenta les nouveaux riches. Les services d'espionnages de la Royauté lui confièrent alors une mission plus périlleuse mais qui ne pouvait que plaire à un gamin cherchant à faire ses preuves, à se prouver qu'il n'était pas le bon à rien de bâtard que son père adoptif affirmait. Infiltré un groupuscule antiroyaliste qui aurait des contacts en Grande-Bretagne et savoir qui ils étaient. Cela lui prit trois ans. On met du temps à gagner la confiance d'autrui. Ceci fait, et pour éviter toutes représailles, il s'enfuit au Texas, dans une petite ville en développement pendant deux ans avant de rejoindre Chicago où il prit plaisir à travailler sur un chantier naval. Après tout, il n'était que le fils cadet et bâtard. Il faisait ce qu'il désirait de sa vie. Du moins jusqu'à qu'il apprenne que son frère venait de perdre sa femme et ses deux enfants de la tuberculose. Georges le rejoint, et bien qu'il ne fut jamais un fervent dévot, il pria chaque jour pour qu'Oscar retrouve la santé. Son ainé devint un ange peu de temps après son arrivé et Georges devint le nouveau Duc de Gordon.