A horse and a gentleman

C'était une bien trop belle journée pour rester enfermé entre quatre murs. Ceux affirmant que jamais le soleil ne pointait le bout de son nez en Grande-Bretagne n'y avaient certainement jamais mis les pieds. Certes, les chaleurs n'étaient point aussi étouffantes que celles de Floride mais certains étés pouvaient se montrer peu cléments. Le printemps arrivant, la fameuse brume anglaise commençait donc à disparaître pour laisser passer des doux rayons qui donnaient envie à notre duc de s'arracher à ses lectures afin de battre la campagne. Ou, puisqu'il était à présent en ville, se promener dans l'un des nombreux parcs que proposaient la cité. Grand marcheur, il ne prendrait point sa monture aujourd'hui. Si l'écossais aurait adoré parcourir l'immense Mayfair avec son sublime étalon, il ne doutait point que les badauds ne manqueraient point et il n'y avait rien de plus agaçant que d'être obligé de faire marcher sa monture au pas quand celle-ci ou son cavalier préférait largement trottiner ou galoper.

L'aristocrate n'était plus qu'à quelques mètres de sa destination quand il du s'arrêter pour assister à une scène sûrement commune maintenant qu'il y songeait. Avec la capitale qui commençait à se remplir pour la saison mondaine, il n'était en rien surprenant de voir une jeune jument paniquer devant la foule de passants qui, attirés par la curiosité comme les mouches par le vinaigre, se regroupaient autour de la voiture sans prendre peine de se dire qu'ils n'aidaient en rien ni le cocher, les valets et la pauvre bête. Paniquée, elle ruait avec une telle force que ses attaches finirent par céder. Enfin libre, elle partie au petit trop, faisant s'écarter la foule de curieux. Ce fut sans peine que Georges réussit à la stopper avant qu'elle ne sème une terreur digne d'un monstre dans ce quartier où rien ne devait se passer. Attrapant les rênes, il prit quelques secondes à la calmer avant de la rendre à ses propriétaires non sans avoir donné conseils pour la rassurer. Un mouvement circulaire de canne et prêt à repartir, c'est alors qu'il aperçut du coin de l'œil une petite blondinette que la présence de l'équidé semblait avoir grandement perturbé. Son sourire le plus chaleureux sur ses lèvres, l'écossais n'eu que peu de pas à faire pour venir à sa rencontre.

"J'espère que l'intrépide jument ne vous a point trop fortement bousculé." dit-il en sachant parfaitement que l'animal n'avait fait qu'effleuré, et le mot était encore bien trop fort pour le peu de mal qu'il avait fait.